Au-delà du contre-transfert

AU-DELÀ DU CONTRE-TRANSFERT

Alberto Eiguer

Extraits

Comme d’autres découvertes de Freud, le concept de contretransfert (CT) a évolué. Contrairement aux premières années, lorsqu’il fut considéré comme une réaction exceptionnelle, aujourd’hui tout analyste admet qu’il l’éprouve. Suscitant d’abord une interprétation négative, vu comme obstacle, résistance, facteur iatrogène, le CT bénéficie maintenant d’une interprétation généralement positive. Dans le même temps, sa compréhension est devenue plus complexe. A chaque étape, son exégèse a favorisé de véritables mutations dans la pratique comme la célèbre recommandation du groupe de Zurich : chaque analyste doit être analysé pour éviter que ses difficultés n’interfèrent avec le développement de la cure. (Cf. Freud, 1910; 1912 ; Ferenczi 1928.)

Au fil des années, une idée a persisté sans perdre son importance. Essentiellement, cela a trait à la définition même du CT; le CT est une réponse au transfert (T), ce qui suppose qu’il est sa contrepartie, voire son opposé. Ainsi, les expressions émotionnelles et fantasmatiques de l’analyste qui ne se reconnaissent pas comme émanant du transfert ne devraient pas être admises comme CT. C’est également le cas des réflexions sur la technique utilisée, sur la psychopathologie, les idées théoriques que lui inspire le cas… Mais celles-ci se trouvent-elles vraiment en dehors du CT ?

C’est ce qu’essaie de clarifier l’idée d’un « au-delà du CT » : l’analyste est un sujet impliqué dans la cure qui emploie sa capacité à analyser pour répondre à son CT. Dans le processus d’intersubjectivité dans lequel se retrouvent les deux membres du champ dynamique, le patient va introjecter la façon dont l’analyste traite ses vécus intra-subjectifs, en particulier par rapport à ce matériel qui l’aiguillonne et le déstabilise. En développant l’idée de champ appliquée au processus analytique, E. Pichon-Rivière (1985) estime que le sujet-analyste est en jeu dans chacun de ses gestes, dans toute initiative, dans toute interprétation. Il se réfère à ce qu’il nomme unité de travail, une séquence constituée d’un (matériel) existant, une interprétation et un émergent, celui-ci étant la conséquence des deux étapes précédentes. Pichon-Rivière propose que, pendant la cure, l’analyste et le patient « Sont réunis [et] forment une Gestalt et aussi bien l’existant que l’émergent devraient être considérés comme des figures du fond organisées dans chaque ici et maintenant » (p. 17 ). Et plus tard (p. 94) : « Quand sont placés ensemble patient et analyste, en résulte une Gestalt des deux, ce qui est l’émergent des deux, parce que ce qui apparaît à ce moment-là chez le patient est conditionné aussi par l’attitude de l’analyste, par sa matière d’être, par la salle où il travaille, par son interprétation précédente, etc. Autrement dit, dans le concept de Gestalt nous incluons le concept de l’émergent dynamique. Les structures sont réorganisées en permanence, les [nouveaux] émergents surgissent en chaque instant, où ils vont être confrontés à une nouvelle interprétation » (Pichon-Rivière, 1985).

Le mot aussi, que je souligne, ne suggère pas une combinaison de facteurs, mais des influences entre eux, comme dans le cas du compositeur lorsqu’il écrit une partition pour orchestre et qu’ajoute un nouvel instrument, harpe ou saxophone par ex. Chaque instrument va jouer une fonction unique dans l’œuvre, mais ce qui compte est la nouvelle combinatoire. Remarquons que Pichon-Rivière écrit avec subtilité « manière d’être » de l’analyste, ce qui signifie une sensibilité singulière. Dans un congrès de l’API, le titre était La personne de l’analyste, moins précis si l’on se réfère à l’origine latine de personne : « masque de théâtre ». Mon étude développe cette contribution de Pichon-Rivière, en me concentrant sur « la manière d’être de l’analyste » précisément dans sa fonction analytique, sa capacité de s’analyser et de subjectiver. Au cours de son analyse personnelle, il l’a intégré à sa manière ; ce n’est pas le résultat de l’apprentissage, mais d’un vécu, d’une façon de fonctionner et « d’être dans le présent », qui est la définition la plus ajustée du Dasein, selon M. Heidegger (1927 ; 1957).

Tout en tenant compte de la règle d’attention également flottante, l’émergence des vécus chez l’analyste ne la remet pas en question, mais plutôt la relance : c’est un point de référence et un port de destination. La neutralité, très liée à cette règle, risque de se dénaturer si l’analyste devient froid. C’est ce que dénoncent de nombreux analystes américains (entre autres, Kohut, 1971 ; Kohut et ali, 1978) se référant à l’attitude distante et peu impliquée préconisée par les membres de l’école d’analyse du moi (cf. Hartmann, 1956).

Au lieu de cela, comment faire si l’analyste évolue au rythme de sa sensibilité, de son émotion, qu’il s’identifie au vécu du patient en le travaillant dans son intériorité ? La neutralité pourrait devenir un piège qui annule son dessein même ? L’attention flottante apparaît comme un désir, d’autant plus qu’elle est en accord avec l’éthique libérale de l’analyse. Mais le fonctionnement analytique exerce une force d’attraction, non pas tant par son contenu psychique, que par ses contenants dynamiques.

Cela étant, chez un certain nombre d’analystes, la position théorique interfère avec l’attention flottante. Prenons l’exemple de J. Lacan (1966). Dans la mesure où les mécanismes de l’inconscient reprennent, pour lui, ceux du langage, cet auteur connu adopte une écoute qui privilégie certaines productions psychiques dans le discours du patient comme lapsus, homophonies, utilisant le découpage de mots. L’une de ses patientes, qui a été emprisonnée dans le camp d’Auschwitz, lui a parlé de ses expériences dramatiques. Lacan lui a répondu avec le jeu de mots suivant: « Auschwitz ? Où suis-je ? » (autrement dit, « Qu’est-ce que je fais ici ? » «Où est ma personne ? » « Que reste-t-il de ma subjectivité ») (Cf. entretien lors de la diffusion de l’hommage à J. Lacan animé par Gérard Miller en TVArte, France, en 2014.) La patiente, qui devint plus tard analyste, a dit qu’elle a été impressionnée par la réponse de Lacan ; cela l’a profondément aidé à élaborer ses souffrances. Bien que ce qui compte est ce que le patient fait de l’interprétation et que cette phrase a de nombreuses entrées et sorties qui ont probablement résonné chez cette personne, la vie émotionnelle, cependant incontournable, est ici scotomisée. Chez l’analyste l’écoute sélective d’un domaine particulier crée certains problèmes.

On peut critiquer chez Lacan sa difficulté à se laisser émouvoir par la souffrance de sa patiente, mais on peut apercevoir quelque chose d’autre. Le projet de l’analyste est de s’adresser ici au sujet inconscient de la patiente et de le remettre au premier plan. Parallèlement, selon cette école, l’énoncé de l’interprétation devrait se dépouiller de tout signe qui révèle le sujet-analyste.

Instrument ou intersubjectivité

Dans la perspective ancienne, le CT était considéré comme une résistance dans laquelle les difficultés des analystes interfèrent avec le transfert entraînant l’opacité de celui-ci. Ces idées ont évolué pour presque s’inverser dans la mesure où le contretransfert favorise la révélation d’aspects refoulés ou démentis qui pourraient autrement passer inaperçus. L’idée a été prouvée par l’expérience : de nombreux analystes attestent que grâce à ses nouveaux émergents du CT ils ont progressé.

Lacan (1964 repris en 1973) est néanmoins réticent au concept de CT ; il lui oppose la notion de désir de l’analyste, notion trop générale, qui est parfois considéré comme le désir d’analyser (M. Khoury, 2009). Ce serait la condition nécessaire pour que la cure ait lieu. Nous nous trouvons proches de la façon dont je comprends l’au-delà du CT : un analyste qui se place dans le présent (Dasein), qui privilégie sa manière de s’analyser. Parmi d’autres, J. Guyomard (1992) essaie de modérer la position de Lacan, cherchant à concilier CT et désir de l’analyste: tentative louable, mais les deux se situent-ils sur le même plan logique ?

Le désir de l’analyste n’entre-t-il pas en résonance avec celui du patient ? Ne sont-ils pas destinés à s’accommoder l’un à l’autre ? Mais ce n’est pas un long fleuve tranquille. Voir à ce titre l’analyse souvent ardue de la demande du patient et le traitement de son projet de chercher à « guérir » par des moyens autres que le travail sur soi.

L’accordage entre les deux désirs est néanmoins long. D’abord ils se reconnaissent mutuellement ayant un désir. Une tendance est de chercher à se ressembler. En se rapprochant émergent néanmoins les différents contenus de leurs désirs ; celui de l’analyste (le désir d’analyser) est gardé soigneusement secret, ce qui peut susciter des interrogations chez le patient et des hypothèses souvent hasardeuses… Il sera tôt ou tard identifié par le patient ; les différences éclatent jusqu’au moment où il leur parait utile de trouver une voie de compromis de telle sorte que chacun s’accommode au désir de l’autre sans néanmoins renoncer au sien. Cela les engage à réaliser un travail sur le sens de leurs désirs en même temps qu’une remise en cause du vœu de l’imposer à l’autre. Côté patient, bien que le désir de s’analyser existe dès l’origine il n’en est pas moins remodelé par le processus. Il est toutefois courant qu’il ne soit pas généralisé ; il ne souhaite pas approfondir l’analyse de tel ou tel aspect. Côté analyste, il ne trouve pas pertinent de faire autre chose que ce qu’il envisage. Le désir d’analyser devient en somme un but à atteindre…

Recentrons-nous sur le CT en tant que régression infantile. À cet instant-là, nous sommes impressionnés, agités, désorientés, épris d’étrangeté, par ce que nous découvrons, et c’est pour nous tirer d’affaire que nous nous consacrons au travail intérieur, non prémédité, et ce travail peut s’avérer hasardeux.

Nombreux sont encore ceux qui prétendent que le CT sert comme instrument. C’est discutable dans la mesure où cela supposerait que nous utilisons le CT froidement, mécaniquement, nous distanciant des affects douloureux et déstabilisants du patient alors qu’il essaie de les partager avec nous. Il nous sollicite par des identifications projectives afin de voir si nous nous identifions à sa douleur. Comme il ne trouve pas la voie de l’élaboration secondaire, comment les penser, les parler, il attend alors que nous les accueillons, les intégrions et les lui retournions de façon à ce qu’il puisse les symboliser et ainsi sortir de l’étau qui l’enferme. Le patient est à la recherche d’une pensée qui lui « permette de penser » les contenus impensés, ses irreprésentables (Bion, 1965, 1992, loc. cit.). Cela requiert une transformation qui passe par notre subjectivation. Autrement dit, nous ne fonctionnons pas seulement comme un miroir de ce qu’il vit, mais comme un reflet qui atténue l’intensité émotionnelle du message (économique) et le modifie en ouvrant de nouvelles perspectives (dynamique).

Remarquons que nous ne parlons plus d’un patient qui s’analyse, mais de deux psychismes en réciprocité qui réalisent un travail d’analyse conséquent. Si l’analyste analyse ce qui lui arrive, c’est plus parce qu’il veut se débarrasser de son malaise que pour calmer intentionnellement celui du patient (cf. W. Bion, 1979, p. 247).

Plus encore, il ne s’agit pas seulement d’introjecter la capacité de rêverie de l’analyste (Bion, 1965, op. cit.), mais aussi la manière dont il tolère et supporte les complications du processus, les attaques du patient et qu’il y survive, autrement dit, il y est question de son endurance (D. Winnicott, 1971). Survivre, c’est différer. On peut parler d’empathie chez un analyste préoccupé en même temps des états psychiques de son patient et de leur devenir. Il se sent responsable pour lui. Et notre surprise traduit notre intérêt pour lui et au-delà il est question de libidinisation. Notre étonnement laisse entendre que ce que dit le patient en vaut la « peine ».

Latéralisation du CT

Il est tentant de nous demander si nous ne parlons pas ici d’un équivalent de CT de ce qui est appelé transfert latéral. Cela consiste dans l’investissement d’un autre que l’analyste vers qui le patient déplace les affects et représentations adressées en vérité à l’analyste. Jusqu’à 1981, on a considéré le transfert latéral comme une résistance, l’aménagement d’une triangulation mettant en jeu de la rivalité, de la jalousie, ce qui peut affecter l’analyste. Mais depuis lors et grâce aux travaux d’A. Gibeault et E. Kestenberg (1981), de F. Duparc (1988), de P. Denis (2009), il est identifié comme une tentative chez le patient de préserver l’analyste de son hostilité et d’autres affects négatifs : un excès d’excitation associé aux motions pulsionnelles non liées, aux angoisses primitives. Le transfert latéral véhicule l’irreprésentable d’expériences traumatiques anciennes (Duparc, op. cit.). L’objet externe –l’autre-sujet- vers lequel la représentation se déplace retisse un lien inconsistant avec son objet interne (au patient).

L’idée est suggestive : ce que je définis comme l’au-delà de CT, serait-il assimilé à une sorte de CT latéral ? Il y a de nombreux arguments en faveur de cette idée : l’analyste se distrait en dirigeant son attention vers d’autres espaces ou figures que le discours de son patient. Mais quand dans l’au-delà je souligne la modalité d’être de l’analyste et singulièrement sa capacité d’analyse je l’entends comme un travail à la frontière intersubjetivité-subjectivation ; ce serait plutôt une réponse au CT latéral.

Cela étant, on entrevoit une conséquence inespérée de l’introduction de l’hypothèse de latéralisation du CT. Les patients dont l’analyste éloigne son attention, ne sont-ils pas ceux qui se trouvent momentanément ou régulièrement de-subjectivés, déconnectés d’eux-mêmes ? Ne pensent-ils pas démériter l’intérêt que l’analyste leur prête ? Nous nous trouvons, comme dans certains exemples de T latéral, devant un des-investissement, un vide de représentation. Je l’ai observé dans l’exemple de Monique que j’ai publié en 1989, face à qui je finissais « par ne penser à rien ».

Les théorisations et la pratique de l’intersubjectivité ouvrent un nouvel horizon. Ogden (1994, p. 63) énonce son projet ainsi : « […] J’essaierai (…) de suivre pas à pas ce que l’on ressent après avoir simultanément vécu à l’intérieur et à l’extérieur de l’intersubjectivité analyste-analysant – l’intersubjectivité que je nommerai tiers analytique. Cette troisième subjectivité, le tiers analytique intersubjectif (…), est le produit d’une une dialectique singulière, engendrée à l’intérieur du dispositif analytique par et entre les subjectivités de l’analyste et de l’analysant. » L’intersubjectivité devient alors un jouet utile, une aire transitionnelle à et entre deux.

L’au-delà est connecté avec l’en-deçà par une intersubjectivité qui se déploie avec chaque patient et même avec chaque séance, et qui se retire après chaque séance (par refoulement). L’analyste écoute, comprend, interprète ce que dit en ce moment son analysant selon le vécu de ce qui se passe actuellement dans sa vie et avec celui-ci. Nous avons parlé de champ dynamique, de symbolique, de tiercité, de jeu transitionnel. Nous ne nous trouvons plus dans la thèse (T) ni dans l’antithèse (CT), mais dans une synthèse dialectique qui touche au sens de la cure et qui les englobe.

Conclusions

1- Il surgit comme élément prédominant de notre recherche qu’analyste et patient fonctionnent en réciprocité en configurant un lien intersubjectif. Avec chaque cure, cela conduit à une nouvelle totalité qu’Ogden (1994) nomme tiers analytique et que Pichon-Rivière (1971) pense comme champ dynamique et tiers et moi-même comme tiers-témoin (Eiguer, 2013).

2- Le T et le CT sont au centre de ce dispositif créateur. Un au-delà du CT se dégage dans la mesure où l’analyste est présent dans la séance avec tout son être, et non seulement avec sa capacité d’interpréter : il s’identifie aux états psychiques de son patient ; il s’y trouve grandement impliqué, se sent responsable de ce que celui-ci vit. Cet au-delà du CT nous fait découvrir une frange qui n’est pas la réalité, mais qui est implicite depuis l’instant où l’intersubjectivité analyste – patient entre en activité.

3- L’au-delà du CT nous intéresse dans la mesure où le patient désire comprendre ce qu’il vit, en général ce qui le déstabilise et l’inquiète, bien que ce ne soit pas son désir unique : inconsciemment, il désire trouver quelqu’un qui lui permette de le penser et d’accéder à un modèle de fonctionnement psychique pour penser l’impensable, pour dire l’indicible, pour se représenter l’irreprésentable.

4- Si un autre champ se manifeste au-delà du CT, ses productions peuvent relever du sens que le soin a pour le patient, et qui s’active dans le champ intersubjectif, pas tant comme la signification de ce que son inconscient produit, que de ce qu’il a cherché en entreprenant une analyse.

5- À partir d’ici, le geste d’interpréter n’est pas seulement un moyen pour rendre conscient l’inconscient, mais une manière de produire du travail psychique; chaque interprétation est l’émergent d’une élaboration auto-analytique des vécus de l’analyste.

6- La fonction de l’analyste est de transmettre inconsciemment sa manière d’élaborer analytiquement, à partir de laquelle le patient réussira à forger sa manière de s’analyser. Le désir du patient rejoint ainsi celui de son analyste.

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Résumé. « Au-delà du contre-transfert. » Le contre-transfert (CT) se définit comme étant la réponse de l’analyste au transfert (T) du patient. Pour cette raison, on suggère que pas tout ce qui vit l’analyste serait du CT : ses réflexions sur la technique à utiliser, sur la psychopathologie, ses idées théoriques et ses réactions personnelles qui semblent sans rapport avec la situation. Dans ce texte, l’auteur émet des réserves quant à l’exclusion de nombreuses productions du champ T-CT. Par exemple, dans « l’au-delà de la CT » s’exprime la modalité d’être de l’analyste, qui est impliqué dans la cure et qui utilise sa capacité à analyser. Il est utile de réviser les variantes du CT, dont un éventuel CT latéral, la demande du patient quand il désire que l’analyste lui permette de trouver un sens au mal qui le ronge et une pensée pour pouvoir le penser. En vertu du processus d’intersubjectivité où, naturellement, les deux membres du champ dynamique se trouvent, le patient introjecte la façon dont l’analyste traite son vécu à la suite de sa déstabilisation. Dans une autre perspective, on souligne son endurance.

Mots-clés. Contre-transfert (CT), fonction analytique, latéralisation du CT, accordage entre les désirs de l’analyste et du patient, intersubjectivité.